La diaspora béninoise, comme bien d’autres, est confrontée à une certaine vision qui la rend victime non seulement sur sa terre natale, mais en plus sur sa terre d’accueil. Malgré la réputation élogieuse dont elle jouit généralement dans les pays occidentaux et africains, notre diaspora peine à s’imposer ostensiblement sur les terres d’accueil où elle se trouve. Quant au Bénin, elle y est perçue d’une façon confuse: celle de qui on attend beaucoup (en termes de contributions au développement ou matérielles), en même temps que celle à qui il est presque reproche insidieusement d’être partie du Bénin.
Pas totalement admise sur ses terres d’accueil malgré les compétences dont elle regorge, la disposa béninoise est quelque peu mise au ban des accusés sur ses terres comme si les concitoyens restés au bercail leur reprochaient d’avoir abandonné lâchement un combat, celui des luttes citoyennes ou de la misère, sans reconnaissance pour eux qui auraient vaillamment trimé pour garder la lampe allumée.
Il s’agit d’un non-dit qui nourrit les relations techniques, professionnellles et même familiales ou amicales entre ces deux composantes de notre population. La greffe ne semble jamais prendre. Et le Bénin ne semble jamais tirer abondamment profit de sa diaspora.
Il convient de mettre les mots sur ce fait dont on n’ose point parler mais qui n’est en réalité qu’une méprise de part et d’autre.
La diaspora béninoise a fortement opéré un retour au bercail ces 10 dernières années. Il importe d’en faire le bilan et de déterminer la plus-value tirée de ce choix massif récent. Il faudrait au prime abord saluer ce fait positif, l’encourager et mieux l’orienter pour qu’il soit encore profitable pour les individus qui en prennent l’initiative mais également pour la communauté nationale.
Il est à souhaiter que la cohésion entre les Béninois et leur diaspora soit renforcée, que l’idée de créer des passerelles nouvelles et incitatives pour des investissements de qualité soient créées, et que la solidarité entre toutes les composantes de la nation devienne de plus en plus une réalité.
C’est une urgence à laquelle les pays d’accueil de notre diaspora, notamment les pays occidentaux , trouveront un intérêt particulier afin d’asseoir une nouvelle forme de coopération avec le Bénin et les pays africains. C’est ce que je crois !
Geraldo Gomez.